Extrait de la préface d’Alain Dugrand pour l’édition de Codine chez Libertalia
Qui aime Istrati sera istratien. À l’enthousiaste, lui seul donc, de partir en quête. [...] Heureux, celui-ci aura loisir de poursuivre les jours de Panaït, la vie, lyrique, d’un empereur des mouches. Il tremblera au chant du Roumain. Raffiné. Il éprouvera l’ivresse, la magie d’un style, un roulement de galets, une voie caillouteuse, rêche, le lecteur, ainsi, percevra le fracas des tempêtes de Méditerranée, celles des élégies, les voix rauques, brisées, du Zorba de Kazantzakis, ce frère d’âme de Codine. Le gueulement des héros de Yachar Kemal, celui des bandits d’honneur au cœur d’artichaut. Un quelque chose des Mille et Une Nuits, le fol orgueil du manchot de Lépante, le Cervantès captif d’Alger, quelques parfums des dissidents de tous les temps, Blaise Cendrars, Henry Miller, la geste des mendiants d’honneur, ceux qui prennent les routes de Kerouac, de l’écrivain anarchiste méconnu, Georges Navel. Par Codine, l’istratien éprouvera une griserie de vin neuf, dans la langue des drôles, de quêtes pérégrines, accueillantes, baroqueuses ; comme le sont les pages de François Villon, il entendra la langue des arcans, des voyous, des faquins, ceux qui marchent, qui ont baguenaudé trop longtemps. Une musiquette de la zone, des banlieues, amours comme déglingues. Des hauts et des bas où tant de courage fleure des saveurs d’anis : raki, arak, ouzo, tsikoudia, Verte, anisados, larmes du prophète comme on dit en Anatolie. Comme vous voulez. Embarquez dans les songes de notre Quijote, Panaït Istrati !
Alain Dugrand
Qui aime Istrati sera istratien. À l’enthousiaste, lui seul donc, de partir en quête. [...] Heureux, celui-ci aura loisir de poursuivre les jours de Panaït, la vie, lyrique, d’un empereur des mouches. Il tremblera au chant du Roumain. Raffiné. Il éprouvera l’ivresse, la magie d’un style, un roulement de galets, une voie caillouteuse, rêche, le lecteur, ainsi, percevra le fracas des tempêtes de Méditerranée, celles des élégies, les voix rauques, brisées, du Zorba de Kazantzakis, ce frère d’âme de Codine. Le gueulement des héros de Yachar Kemal, celui des bandits d’honneur au cœur d’artichaut. Un quelque chose des Mille et Une Nuits, le fol orgueil du manchot de Lépante, le Cervantès captif d’Alger, quelques parfums des dissidents de tous les temps, Blaise Cendrars, Henry Miller, la geste des mendiants d’honneur, ceux qui prennent les routes de Kerouac, de l’écrivain anarchiste méconnu, Georges Navel. Par Codine, l’istratien éprouvera une griserie de vin neuf, dans la langue des drôles, de quêtes pérégrines, accueillantes, baroqueuses ; comme le sont les pages de François Villon, il entendra la langue des arcans, des voyous, des faquins, ceux qui marchent, qui ont baguenaudé trop longtemps. Une musiquette de la zone, des banlieues, amours comme déglingues. Des hauts et des bas où tant de courage fleure des saveurs d’anis : raki, arak, ouzo, tsikoudia, Verte, anisados, larmes du prophète comme on dit en Anatolie. Comme vous voulez. Embarquez dans les songes de notre Quijote, Panaït Istrati !
Alain Dugrand